Vision idéelle de l'enfance, la fillette est comme saisie sur le vif au cours de sa joyeuse récolte de lilas, symbole des premiers émois de l'amour, au sein d'une nature verdoyante. A sa ceinture, des pivoines roses qui évoquent cet état amoureux modeste, timide et secret de l'enfance finissante.
Contemporain de Raphaël Ritz, formé à l'école allemande avec sa peinture de tendance naturaliste (cinquième image), Fritz Zuber-Bühler s'en distingue par la virtuosité de sa technique, la luminosité et la finesse de sa couche picturale, digne représentant de la tradition académique française de filiation néo-classique, où la transmission d'un Idéal l'emporte sur la représentation servile du réel.
A n'en pas douter l'un des tableaux les plus charmants de Fritz Zuber-Bühler, dans un format et avec une méticulosité d'exécution si remarquable qu'il évoque l'art de la miniature.
Un peintre quelque peu oublié, comme nombre d'artistes académiques de son temps dont la maîtrise technique a pu, il est vrai, les avoir parfois poussés à s'abandonner à une forme de facilité routinière afin de répondre à la demande de leur clientèle, mais dont l'oeuvre peint est représenté dans plusieurs musées, que ce soit en Suisse, en France ou aux Etats-Unis, et qui n'attend que d'être redécouvert.
Un tableau magnifié par son cadre d'origine en stuc doré récemment restauré.
Das Blumenmädchen
Huile sur toile