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Les images deux et trois sont des images d'illustration.

 

Catalogue raisonné :

 

Répertoriée dans Léon Bonnat : au-delà des portraits, Guy Saigne, Mare & Martin, 2022, vol. 2, p. 216, n° C.42 (ill. p. 215).

Ancien titre : Young Roman Girl (vente Sotheby’s, New York, mai 1978, lot 273 puis Sotheby's, New York, février 1989, lot 282)

 

Ce tableau de Léon Bonnat représente une jeune italienne souriante, habillée en costume traditionnel, se tenant devant un mur de briques à demi décrépit d'un quartier populaire de Rome. Le cadrage la montre à mi-corps, légèrement tournée vers la droite, mais son regard complice se dirige discrètement vers le spectateur. Ses mains sont occupées à tricoter, geste qui évoque la vie quotidienne et artisanale.

Elle porte une blouse blanche aux manches bouffantes, par-dessus laquelle est posé un châle brodé de fleurs rouges. Un collier en corail et un fichu blanc posé comme une coiffe viennent compléter sa mise.

Le mur auquel elle est adossée, mélange de plâtre usé et de briques apparentes, donne une ambiance rustique et réaliste à la scène. Le contraste qui s'observe entre la fraîcheur du visage de la jeune femme et le mur fatigué lui ajoute une touche bienvenue de mélancolie, tout autant qu'une dimension sociologique et documentaire.

Son expression faciale, à la fois espiègle et sereine, témoigne d’une observation psychologique subtile, que Bonnat mettra à profit dans ses nombreux portraits de commande. Le sourire ouvert de la jeune fille est tout particulièrement réussi et rappelle les études de Bonnat à partir des oeuvres de Léonard De Vinci. L’influence des maîtres espagnols du Siècle d'Or doit aussi être évoquée lorsqu'on s'arrête sur la présence silencieuse de la figure isolée sur un fond neutre, peinte au moyen d'une palette chargée d'ocres.

L’attitude paisible de la jeune fille, la précision anatomique, le rendu des tissus et des carnations ainsi que la solidité du dessin sont typiques de Bonnat et de son enseignement, à la fois "académique" et d'inclination réaliste. Toutes des caractéristiques qui font de cette œuvre un exemple magistral de la grande tradition du portrait de genre, où la vie quotidienne devient sujet noble, digne de tous les soins du peintre.

Exécutée probablement en 1866 lors d'un nouveau séjour en Italie, cette toile est l'un des exemples les plus aboutis des scènes italiennes que l’artiste a réalisées pour répondre à une forte demande du marché et de son cercle d’amateurs. Ce type d’œuvres, très prisé de son temps, fut parfois destiné à des tombolas ou offert à des proches, témoignant d’une production moins académique mais tout aussi raffinée.

L'un des derniers tableaux de cette époque de Léon Bonnat encore disponibles sur le marché, dans un format qui autorise une représentation du modèle à la taille naturelle associé à une qualité d'exécution digne du grand portraitiste qu'il a été. Un exemple magnifique des années italiennes du Maître bayonnais, avant que l’orientalisme ne vienne réorienter sa production.

A noter enfin que ce tableau revient en Europe après des décennies d'exil aux Etats-Unis, de nombreux Américains ayant fait l'acquisition d'oeuvres d'artistes européens au cours des 19ème et 20ème siècle. De plus, la reouverture du Musée Bonnat-Helleu à Bayonne prévue pour 2025, en partenariat avec le Louvre et après plus de treize ans de vastes travaux de rénovation et de modernisation, va rappeler le nom de Bonnat aux amateurs de grande peinture du monde entier.

Un retour à une juste reconnaissance de Léon Bonnat peintre, progressif et tardif, auquel le catalogue raisonné de son oeuvre paru en 2017 (2022 pour le second volume) a contribué, de même que l'exposition d'"intérêt national" organisée en 2022 à l’occasion du centenaire de la disparition du Maître, co-produite par le musée Bonnat-Helleu et le musée basque et d'histoire de Bayonne, « Léon Bonnat, peintre il y a cent ans ».

 

Oeuvre estimée entre 8'000 et 12'000 dollars américains en 1989, nous la proposons aujourd'hui à 19'500 CHF.

 

Expositions

 

– Probablement exposée au Cercle de l’Union artistique, Paris, 1869 (non localisée dans les archives connues).

Italienne au tricot

CHF19'500.00Prix
  • Huile sur toile.

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