Jeune femme nue allongée sur un lit, dite «Kiki de Montparnasse».
Ce tableau s'inscrit dans la droite ligne de la peinture figurative de son temps, à la fois «moderne» et «classique», une lignée qui s'est maintenue bien vivante face à «l'avant-garde» représentée en peinture par les différents courants de l'abstraction, tout particulièrement en Angleterre et en Italie, mais aussi dans le nord de l'Europe.
On pense notamment à Dod Procter et à son tableau «Morning» datant de 1926 (troisième image), dans lequel, selon un commentaire, une «impression de pesenteur» se communique au spectateur et où l'on «percoit une empathie sensuelle avec le modèle, une intimité érotique».
La manière adoptée ici par Brabo, un «touché» fortement marqué travaillé à la truelle à peindre, forme une autre correspondance avec nombre de peintres figuratifs de sa génération, loin du «léché» des canons académiques néo-classiques en cours au 19ème siècle et déjà remis en question, dans le dernier quart de ce même siècle, par le courant naturaliste. Epaisseurs et effets de touche qui, au demeurant, n'enlèvent rien à la justesse du dessin dans la représentation naturaliste du modèle, comme un héritage de l'enseignement académique disparu.
Lucian Freud est l'un des représentants les plus récents et reconnus de cette filiation «réaliste» (quatrième image) qui trouvera dans la thématique «classique» du nu matière à reprendre le flambeau de cette tradition artistique que l'idéologie moderniste a certes marginalisée mais jamais éteinte.
Jeune femme allongée
Huile sur toile